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Comment l’humain a créé les types de pelages chez le lapin domestique ?

Les lapins domestiques (Oryctolagus cuniculus) possèdent une incroyable variété de types de pelages – Rex, Satin, Angora, Tête de Lion, etc. – résultant de mutations génétiques naturelles, amplifiées et stabilisées par la sélection humaine. Ces mutations touchent la structure, la longueur et la texture des poils, offrant une diversité que l’on ne trouve pas chez leurs ancêtres sauvages. Voici une analyse détaillée, scientifiquement fondée, de l’origine et du développement de ces pelages uniques.


1. Le pelage originel : un standard fonctionnel

Chez le lapin sauvage, le pelage est :


2. Les mutations génétiques : le moteur de la diversité des pelages

2.1. Comment apparaissent les mutations ?

Les mutations qui affectent le pelage résultent de :

Ces mutations, souvent invisibles dans la nature à cause de la sélection naturelle, ont survécu en captivité grâce à l’absence de pression environnementale.

2.2. Les mutations responsables des types de pelages

Plusieurs mutations génétiques spécifiques expliquent les variations de pelage. Voici les principales :

  1. Pelage Rex : court et velouté
    • Gène impliqué : L (length)
    • Mutation : Une mutation récessive réduit la longueur des poils de garde. Cela donne un pelage uniformément dense et doux, semblable au velours.
    • Origine : Apparue en France en 1919, cette mutation a été identifiée chez des lapins sauvages mutants.
  2. Pelage Satin : soyeux et brillant
    • Gène impliqué : sat (satin)
    • Mutation : Une mutation affecte la structure des poils, réduisant leur diamètre et augmentant leur translucidité. Cela donne un effet brillant caractéristique.
    • Origine : Observée aux États-Unis dans les années 1930.
  3. Pelage Angora : long et laineux
    • Gène impliqué : FGF5 (Fibroblast Growth Factor 5)
    • Mutation : Ce gène régule la fin du cycle de croissance des poils. Une mutation récessive prolonge la phase de croissance, produisant des poils exceptionnellement longs.
    • Origine : Apparue en Turquie au XVe siècle et popularisée pour la production de laine.
  4. Pelage Tête de Lion : crinière autour de la tête
    • Gène impliqué : Mane (hypothétique)
    • Mutation : Une mutation dominante entraîne une croissance prolongée des poils autour de la tête, formant une “crinière”.
    • Origine : Découverte en Belgique dans les années 1990, probablement par croisement entre Angoras et lapins nains.
  5. Pelage Teddy : dense et intégralement laineux
    • Mutation : Probablement une combinaison de mutations affectant la longueur et la densité des poils.
    • Origine : Développée récemment par croisement entre des Angoras et des races naines.

3. Pourquoi ces mutations ont-elles été conservées ?

3.1. Attrait esthétique

Les mutations, comme celle du pelage Satin ou Tête de Lion, ont suscité l’intérêt des éleveurs pour leur beauté inhabituelle.

3.2. Avantages économiques

3.3. Environnements contrôlés

Les lapins mutants, protégés des contraintes naturelles, ont pu survivre et se reproduire.


4. Amplification des mutations par sélection artificielle

Une fois repérées, ces mutations ont été amplifiées par des techniques simples de sélection artificielle :

  1. Reproduction dirigée : Les individus présentant la mutation étaient accouplés pour augmenter la fréquence des gènes souhaités.
  2. Croisements ciblés : Les éleveurs combinaient différentes mutations pour créer de nouveaux types de pelages.
    • Exemple : Croisement entre Angoras et lapins nains pour obtenir des Têtes de Lion.
  3. Fixation par standardisation : Les mutations étaient stabilisées dans des races reconnues par des organisations comme l’ARBA.

5. Avantages et inconvénients des types de pelages

Avantages

Inconvénients


6. Pourquoi ces mutations ne survivent pas dans la nature ?

Dans la nature, la sélection naturelle élimine les mutations désavantageuses :


7. Conclusion

Les types de pelages chez les lapins domestiques sont le fruit de mutations génétiques naturelles, rendues possibles par l’absence de sélection naturelle en captivité et amplifiées par la sélection humaine. Ces modifications ont répondu à des objectifs esthétiques, économiques et pratiques, donnant naissance à une diversité unique dans le règne animal.

Chaque Rex, Satin ou Angora que nous voyons aujourd’hui est le résultat d’une collaboration fascinante entre la nature et l’humain, illustrant comment la domestication peut transformer une espèce.

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