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La grossesse nerveuse chez la lapine

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La grossesse nerveuse chez la lapine, un problème récurrent en l’absence de stérilisation

Définition :

La pseudo-gestation a lieu lorsqu’il y a ovulation sans fécondation. Dans les études récentes, il est apparenté à un syndrome dit d’hyperprogestéronémie (on parle de syndrome P+). Le corps jaune produisant la progestérone hors gestation serait le résultat d’une ovulation spontanée, non fécondante : on se situe dans le cas d’une pseudo-gestation autrement appelée grossesse nerveuse.

En termes simples, votre lapine, son cerveau et son système reproducteur, simulent une véritable gestation. Votre lapine, persuadée qu’elle attend des petits, en aura tous les symptômes biologiques et comportementaux.

Signes cliniques – Comment savoir si votre lapine fait une grossesse nerveuse ?

Les comportements principaux d’une lapine pseudogestante correspondent à des comportements naturels et maternels. Elle construit son nid (s’arrache les poils du ventre et/ou du fanon et récupère activement du foin ou de la paille.) Ainsi vous observerez votre lapine charrier du foin dans sa bouche afin de bâtir son nid en y ajoutant pour finir les poils qu’elle s’est arrachée.

Bien que votre lapine ne soit pas réellement gestante, elle battit un abri pour ses “bébés”. Elle libère ses mamelles de leurs poils afin de les rendre plus accessibles pour eux mais simultanément de leur créer un nid les protégeant de l’hypothermie (les très jeunes lapereaux ne régulent absolument pas leur t° corporelle avant 10 à 17 jours).

Votre lapine peut également sembler plus nerveuse et plus active, voire même agressive. Parfois, elle viendra réclamer des caresses sans cesse en vous présentant son dos et/ou ses fesses.

L’ensemble de ces comportements ne s’observent pas toujours simultanément chez toutes les lapines faisant une grossesse nerveuse. Certaines auront tous les symptômes jusqu’à la montée de lait, là où d’autres se “contenteront” de bâtir un nid ou de promener du foin sans but précis.

Comment se déclenche la grossesse nerveuse ?

Ce comportement de pseudo-gestation intervient une 12aine de jours après un stimulus extérieur assimilé, par la lapine, à un stimulus d’accouplement. Contrairement à une véritable gestation pour laquelle, dans la majorité des cas, ces comportements ne commenceront que 25 à 28 jours après l’accouplement fécondant.

Les lapines vivant en groupe font plus de grossesses nerveuses (23 %) par rapport aux lapines seules. Les chevauchements entre femelles (ou avec un mâle castré) et les bagarres sont des comportements qui peuvent être parfois assimilés à des stimuli. D’où l’intérêt de la stérilisation de l’ensemble d’un groupe de lapins de compagnie (sans même évoquer ici l’intérêt en terme de santé, de sociabilité et d’impropreté liée à un marquage territorial).

Si votre lapine vit avec un mâle castré, celui-ci peut avoir conservé son comportement sexuel et chevauché la femelle, mimant ainsi le stimulus de l’accouplement et déclenchant une pseudo-gestation dans la foulée. (10 à 12 jours plus tard).

Il est déconseillé de caresser trop souvent sur le dos une lapine non stérilisée.

Vraie gestation ou grossesse nerveuse ?

Afin de faire la différence entre une vraie gestation et une grossesse nerveuse, la 1ère question est très simple : votre lapine a-t-elle été ces 30 derniers jours mise en contact avec un mâle non castré ?  Si la réponse est non, avec certitude absolue, et que tous les symptômes sont là, c’est bien une grossesse nerveuse.

Attention ! Des gestations indésirables, font souvent suite à des erreurs de sexage !

Il faut faire attention à ne pas prendre une alopécie (résultant d’une lapine qui s’arrache les poils pour des raisons de troubles dermatologiques, de bagarres ou de troubles comportementaux) pour une grossesse nerveuse, ce n’est pas la même prise en charge.

Comment dois-je réagir ?

La pseudo-gestation est très souvent détectée à sa fin, au moment du développement du comportement maternel et éventuellement de la lactation.
Sans la stimulation procurée par les lapereaux (tétée, couinements …), comme cela se produit en cas de vraie gestation, les signes observés régressent en général rapidement et spontanément.

Vient alors le moment où il faut sérieusement envisager la stérilisation pour préserver sa santé aussi bien biologiquement que psychologiquement. Bien qu’il existe un risque anesthésique (1.4%), il est moindre par rapport au risque de cancer (50 à 80%).

Afin d’aider ce processus à prendre fin le plus vite possible, vous pouvez :

  • Limiter son accès à la matière première pour construire son nid : retirer la paille, mettre le foin dans un râtelier, retirer les éventuels tissus qu’elle pourrait collecter.
  • Même si votre lapine risque de vouloir reconstruire son nid, lui laisser à disposition ces amas de poils peut être un risque. Il reste prudent de les retirer afin de limiter les risques d’occlusion. (si vous constatez qu’elle le reconstruit avec acharnement et se blesse en s’arrachant les poils il devient alors moins risqué de le lui laisser ; mais seulement dans ce cas.)
  • Ne touchez pas le ventre ou les mamelles de votre lapine : en le faisant vous pourriez déclencher la lactation. Une lapin produisant du lait mais qui n’allaite pas, risque une mammite. (infection qui peut être lourde de conséquences.)
  • Ne donnez pas de fenouil ni aucune plante favorisant la lactation. Privilégiez des plantes comme le persil, connu pour limiter voir stopper les montées de lait.
  • Si vraiment ce comportement perdurait et devenait problématique, rapprochez vous de votre vétérinaire ; dans certains cas (les plus graves) des traitements médicamenteux peuvent être envisagés.

Quelles sont les conséquences de la pseudo-gestation ?

  1. Une irritation cutanée, voire une dermatite, sont parfois observées : elles sont dues à l’arrachage compulsif des poils et se règlent en général rapidement, avec ou sans traitement.
  2. Comme lors de grosses mues, la lapine est amenée à avaler plus de poils qu’en temps normal. Ces poils, non digérables, s’accumulent dans l’estomac et peuvent obstruer le pylore, générant une occlusion. L’état se détériore alors rapidement et cela constitue une vraie urgence vétérinaire.
  3. Voilà une raison de plus pour encourager le fait que les lapin(e)s aient accès à du foin à volonté favorisant un meilleur transit et une meilleure élimination des poils absorbés.
    D’autres mesures préventives sont parfois envisagées, en accord avec votre vétérinaire, comme l’administration de Féligastryl ou de Fibreplex (ce n’est qu’un exemple, et tout traitement doit être validé avec un professionnel compétent)
  4. La pseudo-gestation donnant en général lieu à un début de lactation, les lapines peuvent développer une inflammation des mamelles, appelée mammite. Les mamelles sont alors chaudes, dures, enflées, rouges (hyperhémie) à bleu foncé (stase vasculaire). Si cette inflammation s’infecte (il faut donc être très attentif), des signes locaux vont s’accompagner d’une baisse de l’état général (abattement, anorexie, hyperthermie …).
  5. L’utérus est stimulé par cet excès de progestérone lié à la grossesse nerveuse, des pathologies utérines peuvent parfois être observées : hydromètres, endométrites voire des des pyomètres.
  6. Les pseudo-gestations sont des facteurs aggravant du risque de cancer. Une imprégnation hormonale importante et répétée peut être un facteur déterminant dans l’apparition de tumeurs utérines, mammaires.. L’adénocarcinome utérin est la tumeur la plus rapportée chez les lapines.

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