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La transe, catalepsie ou immobilité tonique chez le lapin

transe lapin

[vc_row][vc_column][vc_column_text]La transe est un des sujets portant le plus à débat en ce qui concerne le lapin. Les scientifiques et les vétérinaires s’opposent bien souvent sur ce thème et il n’est pas simple d’en trouver deux qui soient d’accord. Comme souvent dans nos articles, nous n’allons pas vous dire si c’est “bien ou mal” mais vous donner les informations nécessaires à vous faire votre propre opinion.

En science vous retrouverez ces différents termes pour parler de ce phénomène :

  • catalepsie
  • transe
  • hypnose animale
  • immobilité tonique
  • immobilité réflexe

Un lapin en transe est un lapin complètement sur le dos, du bout de la queue aux oreilles, bien à plat, pattes en l’air. Un lapin vautré sur côté pour dormir, à moitié sur le dos n’est pas en immobilité tonique.

Définition :

Cet état de transe existe chez de nombreuses espèces : anémone de mer, poule, lapin, lézard, requin, araignée etc. L’immobilité tonique est un état transitoire et réversible d’inhibition motrice profonde qui peut être induite chez les espèces sensibles (Klemm 1976). La durée de l’épisode peut aller de quelques secondes à plusieurs heures, même au sein d’une seule espèce (Gallup, 1975). Les espèces les plus sensibles sont celles qui sont fortement attaquées. Décrit par Darwin comme la feinte de la mort (Darwin 1839), on pense que c’est un mécanisme de défense terminal employé par les proies, après l’échec d’autres stratégies de défense, et qui sert à limiter les blessures et à offrir la possibilité de s’échapper (Sargeant et Eberhardt 1975; Thompson et al 1981).

Il peut être obtenu avec 3 méthodes différentes en fonction de l’animal :

  • Immobilité d’inversion : on met l’animal sur le dos.

Le lapin est l’espèce la plus étudiée dans ce domaine mais cela fonctionne aussi avec les poulets, les moutons, les iguanes, les requins… Il faut placer l’animal sur le dos dans une gouttière pour s’assurer de sa stabilité dorsale. Beaucoup auront une réaction de défense avant de se décontracter et de s’immobiliser. Après une pression pour le maintenir d’environ 60s, le lapin peut rester immobile jusqu’à 5min parfois plus.

La fin de l’immobilité peut être obtenue par un stimuli visuel ou auditif.

  • Pincement de la peau : clipnose (peut fonctionner chez le chat et le lapin)
  • Rotation : encapuchonnent de la tête sous l’aile pour les oiseaux par exemple

Signification biologique :

Interaction proie-prédateur

Différentes observations d’éthologues et scientifiques ont conduit à formuler l’hypothèse selon laquelle cette immobilité réflexe est la séquence finale d’un comportement de défense.  Charles Darwin y voyait un moyen de camouflage pour 3 raisons : les prédateurs s’attaquent aux animaux vivants et délaissent les morts – la vision des prédateurs est basées sur le mouvement – la proie étant immobile le prédateur la lâche, la croyant morte et elle peut tenter de fuir.

Lorsqu’une proie veut échapper à un prédateur, et en fonction de la distance qui le sépare de lui, elle va : fuir, combattre ou s’immobiliser.

Que se passe-t-il biologiquement pendant un état de transe ?

Des recherches antérieures ont montré que les réponses physiologiques chez le lapin à la transe sont similaires à celles observées après un événement stressant (Carli 1974, 1979; Klemm 1971).

Les résultats ont montré des élévations significatives de la respiration (p <0,046), de la fréquence cardiaque (p <0,046) et de la corticostérone plasmatique (p <0,046) après ce type d’immobilisation. Les mesures de la pression artérielle ont montré des variations considérables et aucun schéma cohérent n’a été observé. En outre, des comportements craintifs typiques, tels que oreilles aplaties et yeux écarquillés, une tension musculaire accrue et des luttes manifestes, ont été observés pendant l’induction, tandis que les fréquences de comportements de toilettage et de dissimulation augmentaient et l’exploration diminuait après l’immobilisation.

La conclusion a été tirée que les réponses physiologiques et comportementales des lapins à cette manipulation indiquent un état de stress motivé par la peur (Day, 2004). Cela confirme les propos d’Anne McBride, comportementaliste au département de psychologie cognitive de l’université de Southampton, qui affirme que l’idée selon laquelle la mise du lapin dans cette position est agréable pour lui et un moyen de lui faire des câlins est totalement fausse.

Le stress causé par cette position peut être mortel si les lapins souffrent déjà de maladies respiratoires et cardiovasculaires, et la transition soudaine entre une évasion passive et active peut être imprévisible et instantanée, ce qui peut entraîner des blessures importantes pour le lapin. Un bruit soudain ou des stimuli douloureux peuvent interrompre la transe et il y a une variation considérable dans la sensibilité individuelle de chaque lapin à la technique.

Pourquoi mettre son lapin en transe ?

En général, les lapins sont mis en transe pour des soins, l’administration de médicaments mais parfois aussi pour faire un câlin.

Cette méthode n’est pas recommandée pour une utilisation générale, avec des exceptions à des fins spécifiques telles que l’administration de médicaments ou la coupe des ongles (Everitt, 2014).

Dangers de la mise en transe

  • Risques cardio-vasculaires pouvant parfois entraîner la mort
  • Mise sous tension et état de stress de l’organisme
  • Risque de blessure plus ou moins grave lors du “réveil” ou lorsque l’animal veut lui même sortir de cette position. Chute, faux mouvement…

A retenir :

  • Même si le lapin a l’air en apparence détendu sa biologie dit le contraire : il est en état biologique de stress
  • Cette position n’est pas recommandée par les professionnels en dehors de soins obligatoires quand ils ne peuvent être faits autrement. Mieux vaut une mise en transe qu’une anesthésie ou une contention qui vire à la bagarre.
  • Le lapin en transe peut se blesser lors du “réveil”
  • Une manipulation incorrecte, une mise sur le dos trop brutale etc peuvent engendrer des graves blessures.

Sources :

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