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Mon lapin ou mon rongeur est agressif, est-il méchant ?

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Mon animal, lapin ou rongeur, est-il méchant car il est agressif ?

Le sujet « méchant » et « agressivité » est un sujet que l’on rencontre souvent sur les réseaux sociaux au sujet de nos amis les animaux. C’est un thème qui fait débat et qui divise.

Le terme méchant implique de faire « le mal » donc de posséder un référentiel éthique de ce qui est « bien ou mal », de conventions sociales, de morale. La morale est quelque chose de culturel, qui s’inscrit dans une époque et qui ne concerne que l’homme. La nature ne possède pas de notion bien/mal, elle ne reconnait que harmonieux et disharmonieux.

La méchanceté peut être définie comme le choix d’un être vivant, un calcul, une prise de décision qui conduit vers un agissement dont on sait qu’il n’est pas moralement acceptable dans son propre référentiel.

Les animaux en sont-ils capables ? La question mérite d’être posée.

De mon point de vue, et à la lumière de mes lectures, la réponse est NON. Tout simplement car l’animal ne possède pas de référentiel moral mais également que son cerveau ne dispose pas des outils lui permettant de faire de grands « calculs ». Un animal n’a pas la construction mentale de se dire « je vais lui faire mal, volontairement, il va souffrir et moi je me sentirais mieux. »

Un animal peut apprendre un référentiel autorisé/interdit, utile/inutile, mais pas bien/mal moralement, cela n’a aucun sens pour lui.

Les animaux apprennent, à l’état sauvage ou en captivité que :

  • Comportement X = réponse Y
  • Si la réponse est positive pour lui, l’animal répétera son comportement
  • Si la réponse est négative ou qu’il y a une absence de réponse, l’animal éteindra rapidement ce comportement.

Votre animal n’est donc pas méchant ; mais cela ne veut pas dire qu’ils ne puissent pas se montrer agressif ! Ces deux notions sont très différentes l’une de l’autre. L’humain, très souvent, interprète l’agressivité comme de la méchanceté, alors que cela n’est absolument pas lié. D’ailleurs, la véritable méchanceté, qu’on pourrait appeler « le mal pour le mal » est très très rare, même chez l’homme.

On pourrait caricaturer en disant que la majorité des humains agressifs ne sont pas « méchants » ils sont juste déséquilibrés, socialement inadaptés et mal dans leur peau. Ils ne font pas le mal pour le mal, mais simplement car ils ne savent pas faire autrement.

Mais que veulent les animaux ? C’est important de le comprendre, pour les comprendre :

  • Vivre en harmonie avec leur environnement
  • Obtenir les ressources dont ils ont besoin ou qu’ils convoitent
  • Développer des comportements générant de la satisfaction
  • Développer des comportements leur permettant de se soustraire à des situations indésirables pour eux

Mais l’agressivité du coup, c’est quoi ?

L’agression est un comportement normal allant de la menace et l’intimidation jusqu’au combat. L’agressivité est donc un état réactionnel dans lequel un individu a tendance à produire des comportements d’agression (menace ou une atteinte physique à l’intégrité ou la liberté d’un autre individu.)

C’est une séquence comportementale qui a pour résultat d’obliger un autre individu à rester à distance : soit spatialement, soit socialement. Elle possède, comme toute séquence comportementale :

  • la phase de menace qui a pour but d’intimider,
  • la phase consommatoire (morsure, griffure)
  • la phase d’apaisement.

L’agression devient un trouble du comportement (en terme médical) à partir du moment où cette séquence s’intensifie ou se désorganise, l’animal attaque alors sans menace. On parle alors d’hyperagression.

L’agression pourrait se ranger dans 6 grandes catégories :

  1. Agressions compétitives : remise en cause ou tentative d’acquisition des prérogatives hiérarchiques : contrôle de l’espace, lieu de couchage, partenaire social ou sexuel, etc. Ces comportements sont intraspécifiques, ils ne concernent donc que vos animaux (de la même espèce) entre eux.
  2. Agressions territoriales : C’est souvent une agressivité intraspécifique ou envers les chiens et autres animaux, mais parfois aussi envers les humains. Les animaux non stérilisés ont des comportements territoriaux plus marqués. Ces agressions, chez les animaux stérilisés, sont souvent liés à un manque de socialisation.
  3. Agressions de défense, par irritation, par peur ou maternelle : lors de frustration, faim (défense d’un aliment), douleur, contrainte, stimulations tactiles répétées malgré la menace de l’animal (sa demande d’arrêter l’interaction). Défense par la mère de progéniture qu’elle croit menacée. Ou lorsque votre animal est placé dans une situation qu’il juge dangereuse et dont il ne peut s’échapper (physiquement ou mentalement)
  4. Hyperagressions : agression directe, sans plus aucune menace.
  5. Agression redirigée : votre animal se montre agressif vis-à-vis d’une cible qui n’est pas l’objet de son énervement ou de sa peur. Le stimulus peut être très variable et parfois non perceptible par les humains (ultrasons, odeurs d’un congénère…).
  6. Agression de chasse ou prédation (ne concerne donc que les prédateurs)

Les agressions se déroulent en séquences, avec des conséquences différentes :

  • Compétitivité ou territorialité: l’animal menace (intimide), puis agresse, puis développe un comportement d’apaisement. Dans ce cas les morsures sont contrôlées et rarement très violentes.
  • Irritation: l’animal menace (intimide), puis agresse, puis développe un comportement d’apaisement. Dans ce cas les morsures sont contrôlées et rarement très violentes
  • Peur: l’animal menace, mais très peu et surtout très vite. Il réagit et « passe à l’attaque ». Les morsures sont dans ce cas là assez fortes et souvent répétées.
  • Hyperagression: votre animal a un trouble du comportement, il n’intimide pas (ou n’intimide plus) et passe directement à l’agression, il mord fort.

Comment gérer et comprendre l’agressivité de son animal ?

Pour gérer ces comportements agressifs, la première des choses est d’en identifier la cause. Car en fonction du problème, la réponse est très variable.

Gérer la compétitivité :

Vous ne pourrez jamais complètement empêcher une forme de compétitivité entre vos animaux. Mais en leur proposant un grand espace et beaucoup d’enrichissement, ce type d’agression sera très marginal et sans conséquences. Partez de l’idée qu’ils sont, dans ce domaine, un peu comme nous, on peut se fritter parfois même quand on s’aime.

Gérer la territorialité :

  • Territorialité interspécifique :

La première chose quand ce type de comportement prend de l’ampleur est de faire stériliser son animal ; cela lui fera perdre une grande partie des hormones qui déclenchent ce type de réactions.

Il est aussi important de comprendre que plus l’espace d’un animal sera restreint, plus il sera attaché à celui-ci et pourra donc se montrer agressif.

Si malgré le fait qu’il soit stérilisé et qu’il ait un grand espace votre poilu continue à montrer un comportement territorial, il vous faudra apprendre à respecter son espace. Attention également au fait que la territorialité puisse être simplement un symptôme de la peur dont nous parlerons plus bas.

  • Territorialité intraspécifique :

Les animaux sociaux vivent en harmonie car ils sont organisés. Il existe des conventions sociales entre eux. Plus un espace est grand, moins la territorialité est importante puisque chacun peut disposer d’une bulle personnelle suffisante. Vous pouvez facilement imaginer qui si, par exemple, votre lapin demande à son compagnon de vie de s’éloigner mais que celui-ci ne peut pas par manque d’espace, celui puisse engendrer de fortes tensions.

Ce type de comportement (territorialité modérée) est normal et naturel. Voilà pourquoi il est recommandé de procéder à des cohabitations par étape et de ne pas introduire directement un nouvel animal dans le territoire de l’autre. Le partage ça prend du temps.

Anxiété de cohabitation : L’agressivité peut également être liée à un problème de surpopulation, créant une compétition pour l’accès aux ressources (nourriture, eau, litière, jeu, postes d’observation, etc.).

Gérer l’irritation et/ou la frustration :

Votre animal veut quelque chose qu’il ne peut avoir. La frustration est un sentiment qui existe chez nos poilus. Certains peuvent devenir agressifs lorsqu’ils sont frustrés. La meilleure réaction que vous puissiez adopter est soit d’ignorer ce comportement (en partant par exemple), soit de dire « non » fermement, sans céder à la demande. Plus votre animal sera habitué à ce que vous « cédiez » à ses demandes, plus il pourra se montrer agressif si tout à coup vous décidez de ne plus ou de moins le faire.

Si vous cédez systématiquement à l’agression, vous apprendrez à votre animal qu’une agression peut générer un résultat positif pour lui. Il recommencera donc.

Chez certains individus, l’absence d’un congénère peut générer de la frustration.

Il en va de même pour un animal n’ayant pas été habitué à la contrainte au fil du temps. Un lapin ou un rongeur doit apprendre, en douceur, que certaines situations (vétérinaire, coupage de griffe, brossage ou encore prise de médicaments) sont des contraintes qui doivent être acceptées. La seule solution fasse à ce genre d’agression réside dans l’apprentissage : apprendre à rester calme pendant les soins par renforcement positif par exemple. N’attendez pas que votre animal ait besoin de soins urgents pour lui apprendre à être calme.

Une douleur peut également rendre un animal agressif. Il souffre, il ne veut pas qu’on le touche, il vous le fait savoir. La seule solution bien entendu est de traiter la douleur et sa cause !

Une autre situation peut provoquer une agression par irritation, et cette situation est très classique et bien souvent on ne s’en rend pas compte : les contacts forcés ! Il arrive souvent que l’on mésinterprète certains comportements par manque de connaissances des codes sociaux de nos animaux. On le pense content et détendu alors qu’il est irrité (ou qu’il a peur). Du coup, pensant qu’il est ravi, vous continuez à le caresser ou le porter alors qu’il vous demande, dans sa langue à lui, d’arrêter. Au bout d’un moment, comme vous n’arrêtez pas, il vous agresse physiquement. De l’importance d’apprendre très vite les codes de nos compagnons car plus cette situation se reproduire, plus la phase d’intimidation aura tendance à raccourcir pour finalement disparaître et engendrer de l’hyperagression.

Gérer la peur :

Ce type d’agressivité est certainement la plus répandue dans tout le règne animal, humains inclus. L’agression est une réponse très classique à la peur quand on pense ne pas pouvoir se soustraire à ce qui nous angoisse. Ce sont des agressions violentes qui se produisent lorsqu’un animal est en situation fermée, sans possibilité de fuite, face à une situation anxiogène pour lui.

Votre animal va alors vous avertir, par son langage corporel, qu’il a peur. En fonction du degré de peur ressenti, cet avertissement va être plus ou moins long avant une agression physique plus ou moins sévère et immédiate en fonction de l’ancienneté et de la répétition de l’agression.

Plus vous ignorerez ces signaux plus vous conduirez votre animal sur la route de l’hyperagression.

Votre rôle d’humain est de comprendre ce qui lui fait peur et de mettre un terme à cette situation avant l’agression. Mais vous avez aussi le rôle de familiariser/désensibiliser votre animal face à des sources de peur qui ne peuvent être évitées : soins, vétérinaire etc. Certains animaux ont également tout simplement peur des humains, à vous de lui apprendre par des méthodes de renforcement positif, qu’il peut vous faire confiance.

Un environnement anxiogène (trop bruyant, avec des prédateurs domestiques peu amicaux) est également source d’agressivité. L’animal stressé en permanence va développer des comportements inappropriés. Beaucoup de NACs ont besoin d’un environnement calme et apaisé pour être bien dans leurs pattes.

Gérer l’hyperagression

Nous voilà face à un comportement plus difficile, il n’est pas arrivé du jour au lendemain et il ne disparaîtra donc pas dans un claquement de doigts. Ce type d’agression passe forcément par une rééducation et dans les cas les plus graves une médication pour apaiser l’animal le temps de « thérapie comportementale ».

Il est plus difficile de gérer ce comportement sans l’aide d’un comportementaliste. Même s’il n’est pas forcément spécialisé en NACs, un comportementaliste compétent saura vous donner des conseils. Ce qui conduit à l’agression n’est pas très différent quelle que soit l’espèce.

Comme pour les chiens, nous vous recommandons de fuir tout comportementaliste qui vous proposera des méthodes violentes/coercitives, basées sur le rapport de force et utilisant des termes tels que « dominer ».

Le cercle vicieux de l’agression

L’agressivité, trouve souvent sa cause dans la peur, mais elle génère également de la peur chez l’agressé. Cette peur viendra alors alimenter le processus d’agression. Votre animal sentira votre peur et cela ne fera qu’amplifier la sienne.

Qui plus est, à force de se faire agresser, on peut finir par développer une forme de rejet face à l’animal agresseur. On est moins patient, moins tolérant, on lui témoigne de moins en moins d’affection, on se convainc qu’il est méchant etc. Bien que cette réaction soit humaine, elle ne fera qu’aggraver la situation.

C’est un cercle vicieux dont il faut absolument sortir si on veut faire, à terme, cesser les comportements agressifs.

A retenir :

  • Un animal peut être agressif pour diverses raisons
  • Votre animal n’est pas méchant, il ne veut pas vous faire souffrir
  • Un animal est agressif pour se soustraire à une situation, la faire cesser
  • Avec les comportements hormonaux, la peur, sous toutes ses formes, est souvent le déclencheur de l’agressivité.
  • Un animal ne prend pas de plaisir à être agressif, au contraire cela lui génère du stress
  • La morsure intervient presque toujours après des phases d’intimidation/avertissement : apprenez à écouter.
  • Le non-respect des demandes d’un animal (ne pas le porter, ne pas le caresser, ne pas l’envahir) peut entraîner des agressions de plus en plus importantes.
  • Un animal est incapable de simuler un comportement, il ne fait pas “semblant” d’avoir peur
  • Il est capital de se remettre en cause : est-ce que je suis sure de bien agir ? Suis-je sure de comprendre mon animal ? Que veut-il me dire que je ne comprends pas ?
  • La phéromone d’apaisement maternelle du SecureBunny peut aider votre lapin à se montrer plus calme et moins stressé

Une menace est déjà une agression, n’attendez donc pas que votre animal se sente obligé d’attaquer pour prendre le problème en considération.

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Tableau récapitulatif :

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